L'association Vidéochroniques est invitée à concevoir et présenter plusieurs séances dans le cadre des Journées Cinématographiques Dionysiennes, organisées par le
cinéma l'Écran, dont la huitième édition intitulée
Combat Rock se déroule à Saint-Denis (93) du 6 au 12 février 2008.
Efface tout et recommence
(Rip It Up and Start Again)
Vendredi 8 février 2008 à 18h15
Cinéma l'Écran, place du Caquet, 93200 Saint-Denis
(M° ligne 13 arrêt "Basilique de Saint Denis")
Cette programmation se donne pour objet d’explorer certains liens entre le rock et les arts plastiques qui, dans les faits, sont manifestes. Loin de promouvoir une quelconque idéologie dominante, les onze vidéos qui la composent témoignent pourtant de la place essentielle occupée par cette forme de musique – de son indiscutable statut de "valeur" – et de son influence dans la société contemporaine ; Qu'elles s'apparentent à des documents (
Steina & Woody Vasulka), qu'elles relaient à leur manière, c'est-à-dire avec plus ou moins de distance, le désir de libération caractéristique des courants de contre culture ou les gestes d'émancipation des minorités (Ulrike Rosenbach,
Eric Duyckaerts) dont la musique a longtemps été porteuse, qu'elles mêlent l'esprit des avant-gardes et du punk, entre table rase, désinhibition, folie, humour et provocation (Samuel Rousseau,
Pierrick Sorin,
Susan Ingraham), qu'elles soient le fruit de collaborations, traduisent la perméabilité des pratiques ou révèlent simplement l'emprise des formes issues de la culture populaire (
Dominique Furgé, Max Philipp Schmid), qu'elles soient enfin le fait de personnalités gentiment "schizophrènes" dont le travail échappe aux catégories (
eddie d, Nathalie Bujold,
Pipilotti Rist).
Pour en savoir plus :
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Lire ou télécharger le texte de présentation en pdf
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Consulter le site du festival
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Lire ou télécharger le catalogue complet du festival en pdf
Contenu du programme :
Steina & Woody Vasulka : Jimi Hendrix
1970, États-Unis, 5'54
Après avoir acquis leur premier Portapak, les Vasulka descendent dans la rue pour tourner des images, comme d’autres artistes à cette époque. Ce sont aujourd’hui des documents précieux sur les multiples formes de la contre-culture de la fin des années soixante.
Jimi Hendrix est un concert filmé au Fillmore East (New York) le soir du nouvel an 1970.
Ulrike Rosenbach : Sorry Mister
1974, Allemagne, 10'
Dans
Sorry Mister, on ne voit que des cuisses filmées de trois-quarts. Au son du morceau
I'm Sorry de Brenda Lee, Ulrike Rosenbach (artiste connue pour son engagement féministe) bat inlassablement le rythme avec la paume de la main sur sa cuisse droite, jusqu'à ce que l'on aperçoive un hématome. La violence que l'artiste s'inflige colle parfaitement à l'idée de culpabilité féminine exprimée dans la chanson.
Eric Duyckaerts : Kant
2000, Belgique, 5'30
Dans cette vidéo, l’artiste se met dans la peau d’un rappeur qui règle ses comptes par chanson interposée à la manière du "clash", duel verbal qui oppose deux rappeurs, sauf qu’il s’adresse au philosophe Emmanuel Kant. Dans le "clash" il n'y pas d'interdit, et les paroles prennent souvent la forme d’insultes d’une grande vulgarité. Eric Duyckaerts recontextualise ainsi le débat philosophique.
Cette vidéo peut être consultée sous la forme d'extraits sur le site de l'association
Documents d'artistes (
Partie 1 /
Partie 2)
Samuel Rousseau : Super jet
1996, France, 1'24
Tragique plongeon d’un magnétophone depuis un toit. Un cri éphémère subsiste le temps de la chute, celui que l’artiste a enregistré quelques secondes auparavant.
Pierrick Sorin : Jean-Loup et Pierrick font de la musique
1994, France, 2'15
Pierrick et Jean-Loup est le titre d'une série de quatre vidéos réalisées pour l'émission
Rapptout conçue et présentée par Bernard Rapp sur Antenne 2 en 1994. Dans cet ensemble d’autofilmages, l’auteur joue à la fois son propre rôle et celui de son frère fictif (Jean-Loup), avec lequel il se livre à des activités à la fois stupides et créatives.
Cette vidéo peut être consultée via le lecteur ci-dessous (source : YouTube).
Susan Ingraham : Iguana
1999, États-Unis, 17'
Iguana est une dramatisation fictive et spirituelle des relations humaines. L'iguane est utilisé comme le symbole et la métaphore des émotions, et la couleur verte pour décrire les obsessions et les transformations illusoires.
Dominique Furgé : Manu Anessi
2005, France, 3'23
Cette vidéo fait partie d’une série de portraits dont le protocole est identique : une personne choisit un décor, un costume (qu’elle revêt) et une chanson (dont elle mime l’interprétation). Dans ce clip sobre et élégant où le playback parfait de l’interprète révèle son identification au véritable chanteur (en l’occurrence Lydia Lunch), Domnique Furgé arrive à capter avec subtilité la personnalité de son modèle.
Max Philipp Schmid : Combo
1995, Suisse, 7'
Montage sur le rythme d’une composition musicale de Knut Jensen, en forme de collage suivant un principe accidentel.
eddie d : eddie d Presents
1991, Pays-Bas, 5'40
L'imagerie et le son de cette œuvre sont d'une grande banalité. C'est le montage qui rend le travail singulier. eddie d traite son matériel comme un compositeur de musique utilise les notes et les instruments.
Nathalie Bujold : Some Velvet Morning
2007, Canada, 3'16
Some Velvet Morning est extrait d’une série de clips vidéo anti-MTV, disposés à en faire voir aussi dans la tête, alors que rien n’arrive, sauf un motif ou deux. La chanson de Lee Hazlewood qui constitue la bande son est interprétée par et Nathalie Bujold et Gérard Leckey (duo de basse électrique et voix).
Pipilotti Rist : I'm a Victim of This Song
1995, Suisse, 5'20
Pipilotti Rist reprend d'abord sur le mode langoureux le tube sentimental de Chris Isaak,
Wicked Game. En forçant la voix dans les aigus, elle lui confère progressivement une dimension grinçante, voire hystérique. Sans rapport apparent avec la chanson, les images nous montrent des personnes attablées dans le salon d'un hotel…
Cette vidéo fait partie d'une compilation qu'on peut consulter
ici (source :
UbuWeb). Elle peut aussi être visionnée via le lecteur ci-dessous (source : YouTube).
La vidéo de Pipilotti Rist est distribuée par
Electronic Arts Intermix (New York),
Office for Videoart (Zofingen, Suisse),
Bureau des Vidéos (Paris). Les vidéos de eddie d et Ulrike Rosenbach sont distribuées par
Montevideo (Amsterdam). La vidéo de Pierrick Sorin est distribuée par
Heure Exquise! Distribution (Lille). La vidéo de Steina & Woody Vasulka est distribuée par
Cinédoc/Paris Films Coop. La vidéo de Dominique Furgé est distribuée par
Objet de Production (Paris).
Les œuvres de Nathalie Bujold, Eric Duyckaerts, Dominique Furgé, Susan Ingraham, Samuel Rousseau et Pierrick Sorin qui sont présentées dans le cadre de cette programmation sont disponibles au sein du centre de documentation de Vidéochroniques. Elles peuvent être visionnées dans nos locaux, sur rendez-vous.
Certaines œuvres qui avaient été initialement pressenties pour faire partie de cette programmation en ont été finalement exclues faute d'avoir pu obtenir les droits nécessaires à leur diffusion publique. C'est le cas de
WGG Test de Paul McCarthy (néanmoins disponible au sein du centre de documentation),
Guitar Drag de Christian Marclay et
Igneous Ejaculation de Henry Hills.
Par
Vidéochroniques, le mardi 29 janvier 2008